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portrait de Franz Kafka, d'après photo, par Rudy Waegemans

KAFKA illustré

séjour AAM Bxl Tchéquie 2001

portrait de Franz Kafka, d'après photo, par Rudy Waegemans
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Qui s'est jamais cousu la bouche pour réserver le droit de parler à de congénitaux spécialistes ?
Les bègues même doivent-ils se taire ?

Jean Dubuffet

Le séjour de juillet 2001 en Tchéquie, organisé par l'Aide aux Malades (AAM), était l'occasion rêvée de réaliser une activité créative autour de Franz Kafka, écrivain Tchèque, né à Prague en 1883, et dont l'oeuvre toujours à redécouvrir acquiert dans ce contexte des résonances particulières.   

Les dessins qui suivent, réalisés en une après-midi par un groupe de vacanciers et moi-même, illustrent chacun un texte de Kafka.   Ils furent présentés le soir même au reste du groupe, lors de l'écoute en commun des textes.

Plusieurs personnes ont suggéré d'exposer d'une façon ou d'une autre ces dessins, ce qui est maintenant chose faite.    Quant au petit extrait qui accompagne chaque dessin, il vous incitera, je l'espère, à (re)lire le texte en question.

Pour obtenir un aperçu plus grand du dessin (dont la taille réelle est de 4 feuilles A4), il vous suffit de cliquer dessus.    

Vos commentaires ou questions éventuelles sont les bienvenus : envoyez-moi un e-mail

 

illustration de "La métamorphose" de Franz Kafka

La métamorphose, illustrée par Isabelle Hallebardier

"Lorsque Gregor Samsa s'éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit changé en un énorme cancrelat. Il était couché sur le dos, dur comme une carapace et, lorsqu'il levait un peu la tête, il découvrait un ventre brun, bombé, partagé par des indurations en forme d'arc, sur lequel la couverture avait de la peine à tenir et semblait à tout moment près de glisser. Ses nombreuses pattes pitoyablement minces quand on les comparait à l'ensemble de sa taille, papillotaient maladroitement devant ses yeux. [...]"

 

 

 

Illustration de "Un croisement", de Franz Kafka
Un croisement, illustré par Laurence Lambinon

"Je possède une étrange bête, moitié chaton, moitié agneau. Je l'ai héritée de mon père. Mais elle ne s'est développée que de mon temps; auparavant elle était plus agneau que chat. Maintenant elle tient également des deux. Du chat elle a la tête et les griffes; de l'agneau la taille et la forme; des deux les yeux, qui sont vacillants et sauvages, la toison, qui est douce et courte, les mouvements, qui peuvent aussi bien être des bonds que des reptations. [...]"

 

 

 

Illustration de "Petite Fable", de Franz Kafka

Petite fable, illustré par S/ D

- Hélas ! dit la souris, le monde devient plus étroit chaque jour. Il était si grand autrefois que j'ai pris peur, j'ai couru, j'ai couru, et j'ai été contente de voir enfin, de chaque côté, des murs surgir à l'horizon; mais ces longs murs courent si vite à la rencontre l'un de l'autre que me voici déjà dans la dernière pièce, et j'aperçois là-bas le piège dans lequel je vais tomber.
- Tu n'as qu'à changer de direction, dit le chat en la dévorant.

 

 


illustration de "Le pont", de Franz Kafka

Le pont, illustré par Pierre Ameels

"J'étais raide et froid, j'étais un pont, je passais au-dessus d'un abîme. La pointe de mes pieds s'enfonçait d'un côté, de l'autre mes mains s'engageaient dans la terre; je me suis accroché de toutes mes dents à l'argile qui s'effritait. Les pans de mon vestons battaient à mes côtés. Au fond du gouffre on entendait mugir l'eau glacée du torrent que chérissent les truites. [...]"

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"Le procès", de Franz Kafka, illustré par Rudy Waegemans

Le procès, illustré par Rudy Waegemans

"On avait sûrement calomnié Joseph K., car, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté un matin. La cuisinière de sa logeuse, Mme Grubach, qui lui apportait tous les jours son déjeuner à huit heures, ne se présenta pas ce matin-là. Ce n'était jamais arrivé. K. attendit encore un instant, regarda du fond de son oreiller la vieille femme qui habitait en face de chez lui et qui l'observait avec une curiosité surprenante, puis, affamé et étonna tout à la fois, il sonna la bonne. A ce moment on frappa à la porte et un homme entra qu'il n'avait jamais vu dans la maison. Ce personnage était svelte, mais solidement bâti, [...]"

 

 

 

Illustration de "Le retour", de Franz Kafka

Le retour, illustré par Jean-Marie Deminie

"Je suis revenu; j'ai repassé le portail et regarde autour de moi. C'est la vieille ferme de mon père. La mare au milieu. Un amas de vieux ustensiles s'enchevêtrent au pied de l'escalier qui conduit au grenier. Sur la rampe, le chat est aux aguets. Un lambeau d'étoffe que, pour jouer, on attacha un jour à un bâton se dresse dans le vent. Me revoilà ! Qui va m'accueillir ? Derrière la porte de la cuisine, qui m'attend ? La cheminée fume; on prépare le café pour le repas du soir. Tout cela t'est-il familier ? Te sens-tu bien chez toi ? Peut-être ? ... Je ne suis pas très sûr. [...]"

 

 

illustration de "Le passager du tramway", de Franz Kafka

Le passager du tramway, illustré par Yves Misson

"Je suis debout sur la plate-forme du tramway et je suis dans une complète incertitude en ce qui concerne ma position dans ce monde, dans cette ville, envers ma famille. Je serais incapable de dire, même de la façon la plus vague, quels droits je pourrais revendiquer à quelque propos que ce soit. Je ne puis aucunement justifier de me trouver ici sur cette plate-forme, la main passée dans cette poignée, entraîné par ce tramway, ou que d'autres gens descendent de voiture et s'attardent devant des étalages. [...]"

 


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